Dans mon cours Études sur l’alimentation 11, nous avons appris comment les aliments ont le pouvoir de construire des communautés. Pour mon devoir, j’ai cuisiné un plat classique appelé « le délice de Bouddha », Lo Han Jai (羅漢齋) en chinois. Ce plat est traditionnellement servi comme premier repas en milieu de matinée le premier jour du nouvel an chinois. La version originale contient 18 ingrédients chanceux, dont certains auxquels je suis allergique. J’ai utilisé la recette de ma grand-mère qui avait incorporé ses astuces secrètes.
La recette
L’analyse d’une photo
Le délice du Bouddha est un plat classique servi comme premier repas en milieu de matinée le premier jour du Nouvel an chinois. Parmi toutes les photos en ligne de ce plat, j’ai choisi celle ci-dessus car elle intègre des accessoires emblématiques du Nouvel An chinois, y compris le dragon et la mandarine. Ils donnent une ambiance festive à la photo et soulignent leur importance dans la culture chinoise. À mon avis, le photographe est astucieux d’inclure un dragon. Il rappelle au spectateur la danse jouée pendant célébrations importantes telles que le Nouvel An chinois. Les Chinois croient que l’animal a le pouvoir de chasser les mauvais esprits et porte chance. Pour cette raison, plus le dragon danse est longue, plus la communauté aura de chance. Pour la mandarine, le fruit est largement affiché comme décoration dans la maison pendant le Nouvel An chinois, tout comme l’utilisation des arbres de Noël dans la culture occidentale. C’est parce que la prononciation du mot « mandarin » est similaire à celle du mot « or ». Sa présence sur la photo symbolise le souhait commun de bonne fortune.
Une autre raison pour laquelle je suis attiré par cette photo est que les ingrédients sont très similaires à ma recette. Au fil des ans, le délice du Bouddha a gagné en popularité dans le monde entier. Il existe beaucoup de adaptations où l’authenticité du plat est perdue. Cette photo est donc particulièrement accrocheuse car elle ne ressemble pas à un sauté de légumes ordinaire. Enfin, j’apprécie aussi l’éclairage, la combinaison des couleurs et la composition de la photo. Les éléments sont correctement éclairés. Ils remplissent le cadre mais sont organisés selon la règle des tiers. Le riz, le dragon et la mandarine créent également collectivement une spirale qui mène l’œil vers le plat. Même les ingrédients sont stylisés dans le bol. Cependant, cette photo peut être améliorée en remplaçant le bol de riz par des enveloppes rouge vif. Bien que le délice du Bouddha soit généralement servi avec du riz, la couleur blanche est un symbole de la mort en Chine et contredit les autres accessoires chanceux de l’image.
Sans trop de recherches, cette photo évoque déjà un sentiment chaleureux et joyeux et j’ai pu immédiatement l’associer au Nouvel an chinois. Cependant, pour bien comprendre la signification des accessoires, j’ai dû étudier leur histoire et leurs symboles. Le processus m’a fait apprécier le pouvoir de la photographie culinaire pour raconter des histoires. En regardant cette photo, je ressens l’envie de manger les délices de Bouddha !
La réflexion
- Qu’est-ce qu’une communauté alimentaire pour vous ? Pensez-vous que la nourriture est un aspect important d’une communauté ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
À mon avis, une communauté alimentaire est un groupe de personnes qui partagent un intérêt commun pour certains aliments. Ces personnes peuvent vivre dans une zone géographique spécifique, comme un pays, une ville ou un quartier. Ils peuvent aussi être connectés virtuellement via l’internet. Certaines communautés alimentaires sont formées principalement par des personnes de la même culture ou ethnie, tels que les gastronomes de cuisine chinoise à Hong Kong. D’autres se composent de gens de tous horizons désireux de trouver des aliments appétissants, comme les chasseurs de bons restaurants à Coquitlam. Quelle que soit la composition, ces personnes se rassemblent, tissent des liens, se sentent habilités et acquièrent des compétences qui transforment leur vie. C’est parce que le pouvoir de la nourriture est plus grand que de rassasier notre faim. Plutôt, la nourriture est un canal de communication et un catalyseur de mémoire qui implique l’ensemble de nos cinq sens. Pour moi, l’importance sociale de l’alimentation pour établir la confiance et renforcer l’esprit communautaire ne doit pas être sous-estimée. En plus de poursuivre des aventures culinaires personnelles, nous pouvons utiliser la nourriture ou la cuisine comme moyen de répandre l’amour et la joie dans notre communauté - Quelle a été votre expérience dans ce devoir ? Quelles parties de la sélection d’un plat, d’une recette et d’une photo avez-vous trouvé difficile ou agréable ? Le processus a-t-il changé votre compréhension de la communauté alimentaire ?
Trouver un plat à partager avec ma communauté scolaire était amusant. J’ai choisi un plat chinois classique rempli de symboles porte-bonheur. Mon objectif était de célébrer la finesse des aliments chinois et d’augmenter la sensibilité de mes camarades de classe à une culture inconnue. Cependant, le processus de cuisson était étonnamment laborieux. La plupart des ingrédients n’étaient pas disponibles dans le supermarché de mon quartier et j’ai dû m’aventurer dans une épicerie asiatique. Après l’achat, certains ingrédients devaient être trempés à l’avance. D’autres ont nécessité de couper, d’éplucher et même de faire des nœuds. Pour augmenter leur saveur, tous les ingrédients ont été cuits individuellement avant d’être mélangés. Au moment où j’ai terminé, le soleil s’était couché et je n’ai pas pu prendre la photo finale à la lumière naturelle. La complexité de ce plat est probablement la raison pour laquelle la plupart des gens le réservent pour le Nouvel An chinois ! Néanmoins, j’ai beaucoup appris sur les symboles alimentaires et leur influence sur le choix des ingrédients. Par exemple, l’utilisation du tofu fermenté blanc est interdite pendant le Nouvel An chinois car cette couleur est un symbole de mort. La coupe des vermicelles de haricots n’était pas non plus autorisée car elles représentent la longévité. Ces restrictions peuvent sembler superstitieuses, mais elles ont définitivement permis à mes camarades de classe et à moi-même de comprendre l’art de la cuisine chinoise. Dans l’ensemble, j’ai aimé utiliser la nourriture comme outil de promotion du multiculturalisme dans ma communauté scolaire. C’était exactement comme ça que j’envisageais une communauté alimentaire. En partageant nos recettes et notre expérience, mes camarades et moi nous connaissions mieux. - À votre avis, comment la nourriture peut-elle aider à bâtir une communauté ?
À mon avis, la nourriture est plus qu’une nécessité fondamentale pour notre survie. Dans une communauté alimentaire, les gens mangent les mêmes plats. Cela nous aide à établir la confiance entre nous. Par exemple, je me sens naturellement plus proche de ceux qui mangent de la nourriture chinoise. Par conséquent, il est plus facile d’engager une conversation avec eux. Sans surprise, la plupart des gens se sentent plus ouverts à partager leurs pensées et leurs idées autour d’une table à manger.
Partager un repas ensemble est aussi une expérience intime. C’est l’occasion pour nous de briser la glace avec de nouveaux amis ou de créer des liens avec des êtres chers. Les restaurants offrent aussi des espaces pour que les gens de la communauté se rassemblent. Là, nous construisons des relations personnelles, mais formons aussi un esprit communautaire sans le savoir. Quand quelqu’un dans la communauté a besoin d’aide, nous nous sentons plus enclins à donner un coup de main.
Troisièmement, la nourriture est un outil éducatif dans la communauté. Dans les marchés agricoles et les épiceries, nous apprenons à mener une vie saine en mangeant des aliments nutritifs. Ceci est particulièrement important pour nous qui vivons dans les villes car nous avons tendance à sacrifier notre santé pour plus de commodité. En plus de notre bien-être, nous pouvons combler aussi le fossé culturel en partageant la nourriture. L’exposition à des aliments importants pour une culture nous offre une fenêtre pour comprendre le monde des mangeurs, y compris leur histoire. Par exemple, manger à Chinatown raconte l’histoire de l’oppression des chinois dans notre province. La cuisson du délice de Bouddha dévoile le manque de soutien du gouvernement dans l’histoire chinoise, où les civils devaient compter sur les symboles de la nourriture pour une vie meilleure. De telles connaissances enrichissent nos sentiments envers les autres et nous rendent plus ouverts d’esprit.
Enfin, la nourriture aide une communauté à prospérer. Le commerce des aliments apporte des revenus aux membres individuels ainsi qu’au gouvernement. La bonne nourriture attire aussi le tourisme. - Allez-vous essayer les recettes de notre livre de cuisine communautaire ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
Je vais essayer de cuisiner les recettes publiées dans notre livre de cuisine communautaire. Mes parents disent toujours que la nourriture est un moyen pour nous de conserver notre identité culturelle. Pour cette raison, il y a beaucoup de aliments authentiques d’autres cultures que je n’ai jamais essayés auparavant. Je suis aussi très curieuse de connaître l’histoire des plats de mes camarades et de découvrir les différences d’ingrédients et de modes de cuisson. Être capable de continuer l’héritage des recettes secrètes de ma famille est important pour moi, mais je suis un cuisinier aventureux. En explorant les recettes des autres, non seulement je régale mes papilles gustatives, mais j’en apprendrai aussi plus sur mes préférences et habitudes alimentaires et celles d’autres cultures. - Quelle a été la chose la plus importante que vous ayez apprise dans ce devoir ?
J’ai beaucoup appris dans ce devoir. Pendant la cuisson du délice du Bouddha, j’ai appris que garder les ingrédients de la même taille aide à équilibrer la recette. C’est parce que les gros morceaux ont tendance à éclipser les petits morceaux dans un plat. Cependant, le concept le plus important que j’ai acquis était que la nourriture est un catalyseur dans notre vie sociale et de notre communauté. Pour certaines personnes, leurs choix alimentaires sont déterminés par leurs croyances religieuses. Pour d’autres, ils sont des préférences personnelles ou des héritages culturels. Quelles que soient les raisons, nos souvenirs et émotions liés à la nourriture sont souvent vifs, tout comme les relations que nous construisons pendant leur consommation. Au fil du temps, nous formons consciemment ou inconsciemment une communauté à laquelle nous attachons notre sentiment d’appartenance. Dans une communauté multiculturelle, nous apprenons les recettes et l’étiquette des uns et des autres. Nous explorons aussi les origines des plats et ajustons les ingrédients à notre goût. Notre livre de cuisine communautaire vise à atteindre le même objectif : nous montrons les ingrédients dans nos plats. Nous partageons aussi comment et pourquoi nous avons appris à les connaître et à les aimer. Le livre devient une lentille dans nos vies d’aujourd’hui, qui peuvent évoluer dans le futur. Autrement dit, les communautés alimentaires sont dynamiques. Au fur et à mesure que leurs membres changent, ils changent aussi.